et le jeudi suivant

 

ET LE JEUDI SUIVANT…

     Nounou, lorsqu’elle vint, à deux heures et demi, le jeudi 14 août, après la sieste, ouvrir les rideaux et laisser le soleil envahir la chambre n’eut pas besoin, cette fois, de houspiller son « bébé » pour le faire lever. Louis s’assit sur le lit et, en brassière et Petit-Bateau, s’étira puis bailla en mettant, comme un petit garçon bien élevé qu’il était, sa main devant sa bouche. La bonne agita l’index de sa main droite avec un sourire qui démentait la menace :

     «Vous m’avez l’air bien pressé, mon petit Loulou ! Est-ce que ce serait par hasard parce que vous allez jouer avec ces polissonnes d’ Irène et Josiane ? Il faudra faire bien attention de ne pas vous amuser à des jeux  de vilains comme la première fois ! Sinon ça ne sera pas une fessée que vous recevrez, mais deux, une de madame Hennequin et une de moi quand j’irais vous chercher ce soir, après les visites à l’orphelinat et à l’hospice que nous allons faire, les demoiselles et moi. Je vous déculotterai une fois encore devant madame Hennequin et devant les filles ! Et puis vous savez que vous allez mettre la jolie robe qu’on vous a achetée à Saint-Omer, la blanche avec les petits bouquets ! Oui, je vois que ça vous rend tout honteux  ! Comme hier après-midi, vous vous souvenez, quand je suis allée avec vous à qui j’avais mis une barboteuse à petites rayures roses chez madame Wacogne pour y acheter de la broderie anglaise, du trou-trou et du ruban rose parce que les volants des culottes qu’Irène mettait à votre âge et que sa tante m’a données étaient un peu fanés et que je voulais les changer et puis coudre un grand trou-trou à votre fond de robe pour que vous soyez bien mignon tout à l’heure.

     Vous vous souvenez, hein, quand je vous y ai emmené au début de la matinée, avant que c’est que vous  travaillez votre piano. Vous ne vouliez pas y aller parce que vous aviez encore honte de ce qui vous était arrivé quand vous étiez allé acheter le martinet et que vous lui aviez demandé de vous donner la fessée ! Et vous vous faisiez traîner, fallait voir ! Même que ça m’a énervée et que je me suis assise sur un banc au pied de la statue de Mariette et que je vous ai mis sur mes genoux pour bien vous claquer le fond de votre culotte bouffante, devant les clientes qui sortaient du baraquement des Galeries de Paris. Que c’est seulement après que vous m’avez suivie sagement en tenant ma main, en vous frottant le bas du dos et en reniflant ! Petit coquin ! Et puis ça ne vous a pas suffit, il paraît ! Si, si, laissez moi vous raconter. Mais  venez d’abord un peu ici que vous ôte votre culotte et votre brassière et que alliez prendre une douche parce que je veux que sous soyez bien propre avant de vous changer, de vous mettre vos beaux habits de petite fille ! Allez, vite, lavez vous bien pendant que je continue mon histoire.

     Oui, vous étiez tout rouge quand je suis entrée avec vous dans la mercerie. Madame Wacogne, elle a eu l’air toute contente de vous revoir. Elle a admiré votre jolie barboteuse à rayures et elle a dit que, si je voulais attendre un instant avec vous dans le magasin, elle allait chercher les dames qui étaient là quand elle vous avait donné la fessée à la main et au martinet, madame Bignot et madame Roussel qui habitaient tout à côté, dans la rue Grandsire. Il y a pas eu à attendre longtemps, hein ! Elle sont arrivées bien vite, sans quitter leurs blouses de ménagères et elles ont eu l’air toutes contentes de vous revoir. Elles ont trouvé que vous étiez très « bellot » avec votre costume rose. Et qu’est-ce que ça a été quand la mercière m’a demandé ce qu’il me fallait, que je lui ai expliqué et que je lui ai sorti la culotte d’Irène et le fond de robe pour lui montrer.  Elles n’arrétaient pas de rire, les trois dames, surtout madame Bignot. En fille, qu’elle disait ! Elle avait ses mains sur ses hanches et elle se tordait qu’elle en pouvait plus. Alors, petit chenapan, vous avez fait ce que vous auriez pas du, ah non alors ! Vous avez passé derrière elle et vous lui avez donné une tape sur sa blouse bleue, là où je pense !

     Allez, sortez vite de la douche que je vous essuie et que je vous habille, là, comme un bon petit garçon. Oui, vous auriez pas du, même si la tape était pas bien forte. Du coup, elle s’est arrêtée de rire, et les autres dames aussi. Vous vous souvenez ? “ Quoi, qu’elle a dit ! Qu’est ce qu’il a osé faire, ce gamin ! Vous avez vu ? Et bien vous allez voir autre chose, et pas plus tard que tout de suite ! Je m’en vais lui apprendre comment qu’il faut être avec les dames moi ! Oh, le petit fripon ! Mais, ça va se payer, ça, avec une de ces fessées ! Il va la sentir passer, je vous le dis ! Voulez-vous m’approcher une chaise, chère madame Wacogne ? ” Et pendant que madame Wacogne lui tirait une des chaises où ce qu’elle s’asseyait derrière le comptoir, elle te vous a attrapé par l’oreille, il fallait voir. Vous avez demandé pardon mais c’était trop tard. Elle te vous a traîné vers la chaise, s’est assise, te vous a montré ses genoux et comme vous disiez non non, pardon en vous débattant, elle te vous a pris sous les bras, comme la mère Gertrude et vous a allongé sur ses cuisses. Elle a commencé par vous déboutonner, en vous soulevant et en vous tournant pour atteindre les boutons de devant et puis elle vous a baissé vos culottes aux cuisses, la culotte bouffante d’abord et puis la Petit-Bateau. Et puis cette fessée qu’elle vous a donnée. D’abord pas très forte mais interminable ! Pendant plus d’un quart d’heure sans arrêter. Vous vous débattiez mais elle vous tenait bien avec sa main gauche qu’elle avait mise sur votre côté. Vous aviez beau agiter les jambes vous l’avez reçue, votre clique, hein ? Même qu’à la fin, pendant les deux dernières minutes, elle s’est mise à vous claquer de toutes ses forces ! Vous sautiez, fallait voir ! Et puis, ça n’a été tout ! Quand elle vous a relevé, c’est madame Roussel qui a dit qu’elle voulait une petite part et qui vous a attrapé  sous son bras ! Comment qu’elle vous a soulevé ! Comme une plume ! Et elle vous en a donnée une, elle aussi, moins longue mais bien claquante ! Ah, vous ne faisiez pas le fier ! Elle vous a mis elle même en pénitence, debout sur le comptoir, les mains sur la tête pour qu’on vous voit de la rue pendant que madame Wacogne et moi, on choisissait de la broderie anglaise et du ruban. Vous vous souvenez des vieilles anglaises qui se promenaient et qui se sont pressées devant la vitrine en appelant leurs copines. On m’a dit que les fessées, chez elles, çà y va ! Eh ben, elles ont pu voir qu’en France aussi, ça y va, et que les femmes savent comment il faut y faire avec les polissons ! Elles sont restées là, à vous regarder en causant avec l’air amusé jusqu’à ce que madame Bignot vous reculotte et avant vous reprenne sous son bras pour vous redonner encore une bonne centaine de claques en vous tournant bien vers la rue. Qu’est-ce qu’elle riaient les anglaises, en se parlant que nous on comprenait pas ce qu’elle disaient ! Mais vous, vous deviez comprendre, non, que vous étiez tout honteux ?

     Allez venez que je vous habille. D’abord la petite chemise de shirting, avec en bas un tout petit volant de broderie anglaise plissé qui vous couvre juste le haut de votre lune. Et puis la jolie culotte bien couvrante dont en rentrant hier, j’ai changé les volants, les trou-trous et les rubans, avec un beau nœud de chaque côté. Allez que je vous l’enfile, levez la jambe droite, et puis la gauche, que je la monte maintenant bien haut jusqu’au dessus du nombril ! Et que je rentre la petite chemise dedans ! Comme c’est joli ! Les volants de broderie anglaise vous couvrent juste le haut des cuisses ! Regardez-vous dans la glace ! Vous rougissez, petit coquin. Alors ça ne vous déplait pas tant que ça, n’est-ce pas ? Ça vous amuse, d’être en petite fille, non ? Tenez,tenez petit coquin, pan-pan penché sous mon bras ! Pan-pan culotte ! Et ça vous fait rire ! Allons, levez les bras que je vous enfile votre fond de robe. Vous avez vu comme je l’ai joliment arrangé, en rajoutant un trou-trou bien large au-dessus du volant et en y passant un gros ruban rose que j’ai noué à droite sur le devant en étalant bien les boucles et les brins avec le fer. Bon, que je vous boutonne maintenant ! Les trois petits boutons de nacre rose. Vous ètes de plus en plus beau, mon Loulou.  Bon, asseyez vous sur mes genoux. Je vous enfile vos chaussettes de fil blanches, je vous mets vos chaussures vernies noires, je boutonne les brides sur les côtés. Allez, debout. Au tour de la robe maintenant, que j’ai nettoyée et repassée. Levez les bras que je vous l’enfile… Voilà… Tournez vous maintenant que je boutonne les cinq boutons en forme de petites fleurs dans votre dos, et que je vous fasse un beau nœud bien large avec la ceinture, comme les culottes de vos barboteuses ! Bon, maintenant, que j’arrange le col Claudine avec son volant de dentelle de Calais… et puis les petites manches ballon, avec leurs poignets garnis de dentelle, eux aussi. Allez me chercher la brosse, le peigne et des deux rubans que j’ai mis sur la table et puis remettez vous assis sur mes genoux que je vous coiffe. Là, petit chéri, je vais vous faire des jolies petites couettes avec des gros nœuds roses. Oh, comme il est beau, mon Loulou ! Une vraie petite fille bien sage qui va en visite. Venez  dans le salon que les demoiselles vous voient comme ça !

      Mademoiselle Berthe et sa sœur Léone admirèrent en effet leur élève. Il fallut même qu’il trousse sa robe très haut (« bien soigneusement pour ne pas la froisser ! ») pour qu’elles puissent admirer  son fond de robe avec le trou-trou et le ruban. Puis il dut, relever à la fois la robe et le jupon blanc pour montrer sa jolie culotte. On le fit tourner sur lui-même et il obéit non sans une certaine complaisance. On admira beaucoup les volants et les rubans. Comme elle lui allait bien, cette culotte de petite fille coquette ! Madame Marie vint enfin l’aider à se rajuster. Puis il embrassa les deux sœurs et la bonne le prit par la main pour l’accompagner chez madame Hennequin.  Bonne occasion, pensa malicieusement Louis, de bavarder un peu avec elle. Les deux sœurs recommandèrent à la bonne de revenir avant trois heures et demie.

      Madame Hennequin, elle aussi s’extasia. Comme il était « bellot », le chérubin, avec sa jolie robe. Irène et Josiane, elles aussi l’admirèrent, non sans une certaine ironie. Oh, la belle petite fille ! Elles l’emmenèrent dans la cour, pendant que Madame Marie et «Tante Yvonne» s’asseyaient dans la cuisine et que la belle ménagère sortait une bouteille de liqueur et deux petits verres. Les enfants restèrent dans la cour, Louis entre les deux filles:

     « Eh ben, on peut dire que t’es mignon avec ta jolie robe, comme ça, commença Irène qui, ce jour-là, portait une robe rose sans manches et à encolure ronde, très jeune fille, resserrée à la taille par une ceinture de cuir blanche, les pieds nus dans ses sandalettes.

     — Oui, une vraie petite fille qui va à la grand-messe, renchérit sa copine qui, elle, était en jupe plissée marine à bretelles croisées dans le dos et en chemisier à petites manches ballon et col Claudine.  Elle portait  des chaussettes de fil blanches et des chaussures noires à bouts rond et à brides, comme Louis. Elle avait elle-aussi des couettes nouées par des rubans bleus.

     — Mais toi aussi, Josiane, tu fais très petite fille. On croirait que tu sors de l’école, rétorqua Louis.

     — Quoi, tu te moques de moi, répondit l’adolescente. Attends un peu que je te trousse pour qu’on voit la culotte d’Irène. On va bien rire !

     — Ohhh ! Tu n’oserais pas, tout de même ! Et si tante Yvonne te voyait ?

    —  Je m’en fiche pas mal ! Attends un peu ! »

    Et Josiane s’avança vers le petit garçon, l’air résolue, il recula et s’apprêta à éviter la grande fille quand Irène, qui était restée non loin de la fenêtre de la cuisine, s’avança vers eux et leur dit à voix basse :

     « Arrêtez un peu tous les deux et venez plutôt écouter, sans faire de bruit. C’est intéressant, ce qu’elles racontent. Mettez vous avec moi, sur le côté, pour qu’elles ne nous voient pas!»

     Et les trois enfants se groupèrent tout prés de la fenêtre ouverte, mais hors de la vue des commères. Irène posa un doigt sur ses lèvres et leur fit signe d’écouter. Ce n’était d’ailleurs pas très difficile. Madame Hennequin, comme son amie, avait le verbe haut :

      « Oui, chère amie,  c’est comme je vous le raconte. Ce Jerome, il fallait que je le déculotte toutes les semaines, dans la buanderie, malgré ses seize ans. Je le mettais sur mes genoux,  lui levais son tablier noir, lui baissais la culotte de tricot et la grande culotte de dessous en coton blanc que lui mettait sa mère et pan-pan, la fessée pendant dix minutes. Et, vous ne me croirez pas, mais il aimait ça, j’en suis sûre. D’ailleurs, même si je ne disais rien, je m’en rendais compte en le reculottant après sa correction. Ça a duré un an ! Et puis, en 39, après qu’il a passé son CAP, je ne l’ai plus revu. Il avait été engagé comme aide-comptable dans un grand cabinet de Boulogne.

     Et voilà-t-y pas qu’en 1942, pendant l’occupation, un beau dimanche après midi, alors que je faisais le ménage avec ma blouse écossaise mauve, j’ai entendu frapper à ma porte. J’ai ouvert et qu’est ce que j’ai vu ? Mon Jerome ! Je l’ai bien reconnu tout de suite, même si c’était un jeune homme maintenant. Il avait mis son complet des dimanches, une belle cravate à pois, ses cheveux étaient tout collés, il empestait l’eau de Cologne et il tenait un bouquet de fleurs à la main. Dés qu’il m’a vue, vous n’allez pas me croire, mais il s’est mis à genoux devant moi en me tendant son bouquet et il m’a fait une déclaration ! Il m’a dit qu’il n’avait jamais pu m’oublier et qu’il m’aimait !

     —  Pas possible !

     — Oui, ma chère ! Il m’a dit à genoux qu’il m’aimait et qu’il voulait que je sois sa bonne amie ! Je dois dire entre nous que ça m’a fait quelque chose. C’était un beau jeune homme, aussi grand que moi, avec de grands yeux bleus et des cheveux châtain clair, et mon mari était prisonnier ! Il n’était pas question que je fasse comme d’autres et que j’aille avec les Allemands ! Mais là c’était différent. Alors, je l’ai pris par le bras, je l’ai relevé, j’ai pris les fleurs et je l’ai fait entrer dans ma cuisine. Il avait l’air un peu penaud, maintenant. Il ressemblait au grand garçon que j’avais connu, si je peux dire, trois ans plus tôt. Et alors ça m’a donné une idée. J’ai commencé par bien fermer les fenêtres et les rideaux pour pas qu’on puisse nous voir des remparts ni nous entendre et j’ai fait semblant de me mettre en colère !

     — Je vois où vous vouliez en venir, ma chère…

     — Attendez que je vous raconte. Je lui ai dit qu’il était un garnement de me dire des choses pareilles et que puisqu’il se conduisait comme un galopin, j’avais bien envie de le punir comme un petit polisson qu’il était. « Oh, qu’il m’a répondu, vous voulez me donner la fessée ! » « Tout à fait, petit vilain, que je lui ai dit. Une bonne fessée, comme celles que je vous donnais autrefois toutes les semaines au collège. Qu’est-ce que vous en dites ? »  Il est devenu tout rouge et il a baissé la tête en me disant que c’était vrai, qu’il l’avait méritée et que si je voulais je pouvais la lui donner tout de suite. Mais moi, je lui ai répondu que je ne donnais pas la fessée aux  « margats » quand ils étaient déguisés comme des hommes, mais seulement quand ils étaient habillés comme des petits garçons, ou bien alors en filles… Et comme je n’avais rien chez moi pour le mettre en gamin, il faudrait d’abord qu’il s’habille en fille avec des vieux  habits à moi, d’avant guerre, que j’allais lui donner. Et ben, ma chère, vous ne me croirez pas, mais il n’a pas beaucoup protesté… Il a seulement baissé les yeux

     —  Je le crois sans peine, répondit madame Marie en riant.

     — Alors j’ai pris mon temps. Je l’ai laissé là tout gêné, pendant que je mettais les fleurs dans un vase et puis je lui ai dit de ne pas bouger et je suis allée lui chercher des habits de fille dans un placard de ma chambre où je gardais mes vieilles affaires. J’ai trouvé tout ce que je voulais. Et je suis revenue avec les habits sur mon bras. J’avais profité de l’occasion pour mettre des chaussures à hauts talons à la place de mes pantoufles, pour avoir l’air plus grande que lui.  Il était toujours là, debout au milieu de la cuisine, les bras ballants, l’air piteux. J’ai pris l’air sévère et je lui ai montré les fringues que j’ai posées une à une sur la table en lui expliquant comment les mettre. D’abord un soutien-gorge dont j’avais garni les bonnets avec du coton, en satin blanc avec des bretelles et une petite dentelle tout autour. Et puis un porte-jarretelles assorti qui descendait très bas par devant et qui était très échancré par derrière. Et puis des grands bas de fil noir et des pantoufles  bleues à talons plats avec des brides. Et puis une culotte que j’avais achetée dix ans plus tôt quand j’étais jeune fille, à la mode des années vingt-trente, en simili-soie blanche, très montante et un peu ample, avec des grands volants de dentelle qui couvraient le haut des cuisses. Le jeune homme est devenu tout rouge quand il a vu cette culotte  mais il n’a rien dit. Il y avait aussi la chemise et la combinaison courte assorties, avec les mêmes dentelles. Et enfin un robe que je mettais quand j’avais quinze ans et que j’étais déjà grande fille. Elle était en drap léger bleu marine, avec des manches longues et des poignets en piqué blanc, la jupe  plissée et un grand col marin. Je lui ai dit de prendre tout ça et d’aller se changer dans ma chambre mais avant d’aller dans la salle de bain prendre une douche et surtout bien se laver les cheveux pour enlever cette colle dégoûtante qu’il avait mise dessus.

     Il a tout pris sans dire un mot, la tête basse, l’air plus contrit que jamais, surtout que je n’avais pas l’air commode !  En l’attendant, j’ai vite cousu deux bracelets en élastique et dessus des gros nœuds de ruban bleu. J’avais mon idée. Enfin il est revenu, la tête basse. C’était à se tordre ! Il avait vraiment l’air d’une grand fille un peu godiche. La robe était suffisamment large mais un peu courte pour lui ce qui fait qu’elle lui arrivait à mi-cuisses et que, quand il marchait, on voyait un tout petit peu du volant de la combinaison blanche. Ça faisait très coquin ! Ses cheveux, encore humides, pendaient lamentablement bien qu’il ait essayé de se faire une raie. Je lui ai ordonné d’un air froid d’aller chercher dans la salle de bains un séchoir, un peigne et une brosse. Après qu’il  me les a tendus avec un sourire timide, je l’ai fait asseoir et je lui ai dit que j’allais lui servir de coiffeuse. Je lui ai mis un torchon propre sur les épaules, je lui ai séché les cheveux, les ai brossés et peignés et, avec les bracelets élastiques que j’avais cousus, je lui ai fait des couettes, une de chaque côté avec les gros nœuds bleus qui faisaient très drôle. Puis je lui ai dit de se lever, me suis assise à mon tour un peu loin de lui et je l’ai longuement regardé, l’air glacial, même si j’avais envie de sourire. On aurait vraiment dit une grande écolière avec sa robe courte genre costume marin. Une grande élève qui avait eu de mauvaises notes et qui se tenait, les yeux baissés, un doigt dans la bouche comme font les gamines,  toute intimidée et confuse devant la maîtresse qui la grondait. Je lui ai ordonné de me regarder et je lui ai fait un sermon où je lui disais que pour moi il n’était qu’un petit galopin prétentieux et que j’allais lui faire regretter d’avoir eu le culot de me faire une déclaration… Et il savait comment ! Avec une bonne fessée, d’abord sur son fond de culotte en attendant mieux ! Les sourcils froncés, je lui ai fait signe en agitant l’index recourbé de ma main droite, de venir près de moi…

     Il m’a obéit en me regardant fixement, avec une lueur trouble dans les yeux. Quand il a été tout contre mes genoux, je lui ai pris les mains dans les miennes et je lui ai ordonné, l’air de plus en plus sévère, de me demander lui-même que je lui donne sa correction. Il m’a répondu en bredouillant un peu : « J’ai… mérité… d’avoir… la fessée sur ma culotte blanche et je vous prie, madame, de me la donner sur vos genoux…  » J’ai failli sourire, mais ça aurait tout gâché. Alors, je l’ai regardé avec un regard bien noir et j’ai pointé mon doigt sur mes genoux. J’ai pas eu besoin de le lui répéter.  Je l’ai aidé et il s’est allongé de lui-même, avec un drôle de soupir, sur mes cuisses que j’avais un peu écartées, bien en avant. Ses jambes ont décollé du plancher et il s’est appuyé, de l’autre côte, sur un barreau de la chaise.  Je peux vous le dire, chère amie, mais j’étais hors de moi lorsque je lui ai retourné sa robe sur les épaules, et puis la combinaison et que j’ai vu sa culotte bien gonflée par sa lune. Il n’avait pas des fesses de femme, bien sûr; sinon, il n’aurait pas pu mettre une de mes vieilles culottes de jeune fille, mais son derrière, comme quand il avait seize ans, était bien rond et bien ferme.

     J’ai bien tendu la culotte sur ses fesses en tirant par en haut, par en bas et sur les côtés et, pif-paf, pan-pan, j’ai  commencé à lui donner sa fessée. Je claquais comme je le fais encore maintenant, bien sur la partie la plus renflée du postère, un peu plus haut que le bas de sa lune. Et ça y allait, vous pouvez me croire. Je claquais encore et encore. Sur mes genoux, le jeune homme, il se tortillait pendant que je le corrigeais; il faisait sauter ses fesses  mais moi, je ne ratais jamais ma cible. Et pif et paf. Ça a bien duré vingt minutes parce que je m’arrêtais entre chaque centaine de claques et que je passais ma main sur le fond de sa culotte de jeune fille, en laissant traîner mon doigt en bas entre les deux fesses. Il poussait des drôles de petits cris pendant que le lui claquais son postérieur, et encore et encore.  Je sentais son corps se tordre sur mes genoux. Une véritable anguille, ce grand gamin ! Vous auriez vu comme il les remuait, ses fesses bien prises dans la culotte blanche qui au milieu s’enfonçait un peu dans la raie ! Mais j’ai continué sans me lasser. À la fin, quand je l’ai redressé, qu’est-ce que j’ai vu qui tendait sa robe par devant ! Je l’ai troussé et j’ai poussé un cri d’indignation, avant de le remettre sur mes genoux pour lui donner une seconde fessée furieuse sur sa culotte. Et puis je l’ai troussé encore une fois. C’était tout aussi vilain ! Il y avait même une petite tache sur la culotte ! Alors je lui ai dit de ne pas bouger. Je suis allée chercher un morceau de linge blanc bien propre, je lui ai baissé sa culotte par devant et j’ai bien enveloppé l’objet, comme une poupée, bien serré, avant de le glisser sous le porte-jarretelles ! Vous auriez vu sa tête ! J’ai remonté la culotte et je l’ai mis au piquet les mains derrière le dos pour qu’il tienne ses jupes bien levées au dessus de ses fesses revêtues de blanc ! Mais on voyait tout de même un peu de rose au travers de la rayonne bien tendue, la preuve que son postérieur, dans cette culotte de jeune fille coquette, devait être bien rouge !  Comme j’aime que soient les fesses des gamins !

     Je l’ai laissé là une demi heure. Lorsqu’il bougeait, malgré  que je le lui avais défendu, je le prenais sous mon bras gauche, le pliais en avant et lui donnais quelques douzaines de claques en plus sur le fond de sa charmante culotte à volants de dentelle. À la fin, après lui avoir pour la troisième fois remis une centaine de claques, je lui ai rabaissé les jupes et lui ai demandé de m’attendre. Je suis revenue aussitôt avec un tablier blanc de soubrette que j’avais gardé de quand j’étais bonniche chez une bourgeoise de la ville, avec des volants de broderie anglaise, une bavette, des bretelles croisées dans le dos et une large ceinture. Je lui ai mis le tablier, j’ai boutonné les bretelles par derrière, j’ai noué la ceinture avec un grande coque et je lui ai ordonné de m’aider à faire le ménage. Ça a duré une bonne heure et demi. Chaque fois qu’il lambinait en balayant ou en essuyant les meubles, dans la cuisine ou dans ma chambre à coucher, il y avait droit avec son grand tablier blanc, bien courbé sous mon bras, les jupes troussées, sur le fond tout tendu de sa jolie culotte ! Quelques bonnes dix douzaines de claques où main couvrait ses deux fesses, les doigts sur la droite et la paume sur la gauche.

     Je l’ai repris comme ça cinq fois. À  la sixième, comme je voyais qu’il était aussi lambin et qu’en plus il avait l’air de se moquer de moi en douce, je me suis remise sur ma chaise et, toujours avec mon doigt recourbé,  je lui ai fait signe de s’approcher encore une fois. Quand il a été contre moi et que le lui ai tenu les mains dans les miennes, j’ai pris un visage sévère et menaçant et lui ai dit que cette fois, j’aillais lui baisser sa belle culotte de jeune fille avant de lui donner sa fessée. Il était vraiment à croquer avec son tablier et son bonnet de bonniche ! Il avait vraiment l’air d’une grande lycéenne que sa gouvernante réprimande avant de la corriger sur son derrière parce qu’elle a eu de mauvaises notes en classe. Mais je ne me suis pas laissée attendrir, vous pensez bien, chère amie. Je l’ai remis sur mes genoux, l’ai troussé, la robe, puis la combinaison et, bien qu’il disait en gémissant « Non ! Non ! Madame, pas ma culotte ! », j’ai pris de chaque côté la ceinture élastique de  son petit pantalon et l’ai très lentement fait glisser le long de ses hanches et de son postérieur ! Dommage que vous étiez pas là, vous auriez bien ri. Je l’ai laissée, bien étalée, sur le haut de ses bas de fil noir ! Et j’ai pu admirer le contenu de la culotte. Il avait vraiment, pour un garçon de son âge, un ravissant derrière, bien dodu et bien rond, encore un peu rose des gros pan-pans-culotte qu’il avait reçu, avec deux beaux hémisphères de chaque côté de sa raie médiane qu’il serrait parce qu’il avait peur. C’était plus petit qu’un derrière de fille mais très rebondi et je le caressais avec plaisir !

     Mais assez ri comme ça ! Le garnement avait mérité une fessée déculottée et il allait la recevoir. Vous savez comme j’ai la main large et que  je ne me fatigue pas vite. Et pif, et  paf ! Qu’est-ce que je lui mis comme fessée déculottée. La paume sur la fesse gauche et les doigts sur la droite. Je visais surtout la partie la plus bombée de son derrière, un peu au dessus du pli entre les fesses et les cuisses, mais je déplaçais bien mes claques pour que toute la surface elle ait sa part, qu’elle soit bien rougie et bien cuisante. Je te l’ai bien claqué une demi-heure. Comme la fois d’avant, entre chaque centaine à peu près, je me reposais en caressant ses bonnes fesses rouges et en passant lentement mon doigt dans la raie, jusque tout en bas !  Il fallait voir comme ça le faisait trembler, le polisson ! Et puis, pan-pan, je recommençais à le claquer ! Il poussait des petits cris et il pédalait dans le vide mais ça ne me faisait aucun effet. Il l’avait voulue, sa fessée, eh bien il allait l’avoir. J’avais les sourcils froncés et la bouche mauvaise et je te le claquais, il fallait voir ! En même temps je le sermonnais et lui faisais honte, lui un grand garçon, un jeune homme habillé en collégienne, avec un tablier blanc, et qui recevait la fessée comme une gamine qui a fait trop de fautes dans sa dictée, avec sa culotte baissée, sur les genoux de la bonne religieuse, devant toutes les filles de la classe ! Quelle honte, garnement, tenez  tenez sur votre lune rebondie, que je lui disais ! Pan-pan sur vos fesses ! À  la fin, quand je l’ai remis au coin, mains au dos, jupes troussées et culotte aux cuisses, les fesses écarlates,  il tremblait comme une feuille !

    Je l’ai laissé là un moment et puis je n’ai pas pu résister ! Je l’ai pris par la main  et je l’ai emmené dans ma chambre. Là j’ai enlevé ma blouse et en sous-vêtements, culotte et bustier de satin rose, je l’ai lentement déshabillé et je lui ai défait doucement sa poupée. Et puis je lui ai demandé de me faire pareil. Il a obéi. Ses mains tremblaient. Et alors, quand nous avons été tout nus l’un et l’autre, je l’ai conduis vers mon lit et je lui ai tout appris. Dans les débuts, il était un peu maladroit ou trop rapide, vous voyez ce que je veux dire. Mais il suffisait de quelques bonnes fessées pour le remettre  en  forme.  Ça a duré deux ans. Chaque dimanche et pendant ses vacances tous les jours il venait chez moi se mettre en fille, recevoir ses fessées et apprendre le reste. Je lui ai même cousu d’autres culottes blanches, avec du tissus, des élastiques et des rubans roses et de la broderie anglaise qui me restaient.  Jusqu’à ce qu’à la Libération, il passe la ligne pour s’engager dans l’armée. Il a été blessé et dans un hôpital américain, à ce qu’il parait, il a rencontré une infirmière qui l‘a emmené aux États-Unis. Je l’ai vu de loin, une fois, dans la rue, avec elle. C’était une grande et forte fille. À un moment elle l’a menacé avec son doigt. Alors je suppose qu’elle le traite comme moi je l’ai traité.  Je ne me suis pas approchée parce que mon mari était revenu et que c’était avant qu’on divorce et qu’il retourne en Allemagne pour se remarier avec une fille de là-bas. Parfois je le regrette un peu, Jérome,  parce qu’il était vraiment très gentil et bien fessu. Mais je vois qu’il se fait tard, chère amie et qu’il faut que vous alliez retrouver les braves demoiselles. Ne vous inquiétez pas pour le gamin. Il a intérêt à être sage ! Sinon pan- pan ! »

     En entendant les deux femmes se lever, Irène, Josiane et Louis se reculèrent vivement pour ne pas être aperçus si jamais Tante Yvonne ou Madame Marie s’approchait de la fenêtre.  Ils regagnèrent le milieu de la cour et tout de suite, Josiane s’en prit à nouveau à Louis et chercha à l’attraper :

     « Allez, montre la nous, ta culotte… Sois gentil… Je veux la voir !

     —  Non, Josiane, non. C’est défendu… Si tante Yvonne me voyait, c’est sûr qu’elle ne se serait pas contente… Non… non… Je veux pas la montrer.

     —  Et moi je te  dis que tu vas nous la montrer, ta culotte à volants et à rubans. Attends  que je t’attrape et que je te trousse !

     — Non ! Non ! Je t’en prie.  Je ne veux pas qu’on voie ma culotte ! J’ai honte !

      — Eh bien moi, je te dis qu’on va la voir. Aide moi, Irène… ! »

     Irène ne bougea pas et se contenta en souriant de regarder son amie poursuivre le petit garçon autour de la cour. Elle finit pas le prendre par le bras et tenta de trousser la robe blanche à petits bouquets. Mais Louis se défendait et plaquait à deux mains l’étoffe sur ses cuisses :

     « Non, non !  Tante Yvonne ! Tante Yvonne ! »

     La grande femme apparut, sa blouse écossaise bleue à demi déboutonnée par devant :

     « Quoi ? Quoi ? Qu’est ce qui se passe ? Qu’est-ce que vous faites, tous les deux ? Alors je ne peux pas vous laisser cinq minutes sans que vous commenciez à vous chamailler…  Une clique, c’est ça que vous voulez ?

     — Mais, c’est pas moi, protesta Louis, C’est Josiane. Elle n’arrête pas de m’embêter. Elle veut me regarder la culotte !

     — Quoi ! C’est vrai, ce qu’il dit ? Réponds moi petite sotte !

     —  Jeeee… C’était pour rire. Y pas de mal à ça! Il est si drôle, en petite fille ! Je voulais voir comment la vieille culotte d’Irène faisait sur lui ! Pour rire !

     — Pour rire ! Eh bien je m’en vais te faire rire ! Tu vas voir. Attends un peu!»

     Madame Hennequin, l’air furieuse, alla chercher dans un coin de la cour le petit tabouret où, après la lessive, elle plaçait sa corbeille de linge humide avant de l’étendre et le plaça au milieu de la cour. Elle fit signe et pointant un doigt sur sa droite à Josiane de s’approcher d’elle :

     « Arrive un peu ici, polissonne ! Tu sais ce que tu as mérité ! »

     Josiane, les mains derrière le dos, baissa la tête et se mit à pleurnicher:

    « Ou…i, tante Yvonne ! J’ai mérité d’avoir la fessée… Je suis une vilaine petite fille… Une polissonne… une grande dissipée qui veut regarder les culottes des petits garçons qu’on a habillés en filles !

    —Eh bien, puisque tu aimes ça, les culottes, tu vas être servie, ma fille, mais c’est la tienne que tu vas montrer. Allez, approche. Que je te donne ton  gros pan-pan sur la culotte ! Ici, tout près de moi ! Comme ça ! C’est bien ! »

     Josiane, les yeux baissés en apparence, mais regardant en dessous la grande jeune femme, fit sans se presser les quelques pas qui la séparaient d’elle. Quand elle fut tout près, madame Hennequin posa son pied gauche sur le tabouret, attrapa la grande fille sous les bras, comme l’avait fait madame Bigot avec Louis, la veille, l’arracha du sol et la campa en travers de sa cuisse surélevée, le fond de sa robe bien à portée de sa main, bras et jambes dans le vide. Puis, tout en la maintenant du bras gauche autour de sa taille, elle leva lentement mais fermement la jupe plissée puis un jupon de shirting bordé d’un large volant de broderie anglaise. Elle cala les vêtements troussés sous son bras gauche, démasquant le fond bien rempli d’une culotte de coton côtelé. La Petit-Bateau blanche était fermement tendue sur les fesses rebondies de l’adolescente mais tante Yvonne n’en prit pas moins tout son temps. Elle tira vers le haut la ceinture élastique, allongea le tissus à côtes de chaque côté et fit de même en glissant sa main de chaque côté, sous la culotte, en bas. Elle ne se pressa pas, surtout lorsque sa main passa entre les cuisses, à droite, puis à gauche. Josiane poussa un gémissement où il n’y avait certainement pas que la peur et de la honte. Enfin, la ménagère leva la main à hauteur de son épaule,  comme elle faisait d’habitude, doigts un peu écartés, en peu en coupe et commença à claquer le fond de la culotte :

     «Tiens ! Tiens ! Vilaine ! Alors tu voulais voir la culotte du petit garçon ? Eh bien c’est toi qui la montre, ta culotte, et tu as la fessée dessus ! La fessée  à la culotte !

     — Oh, oh! Tante Yvonne… Oui, oui! Je l’ai méritée ! Comme je la sens, ta main qui me claque la culotte ! Oui ! Oui ! Donne la moi, la fessée ! Je l’ai méritée ! Sois bien sévère avec la petite Josiane qui a été très polissonne ! Oui ! Oui ! Sur ma culotte ! Ma culotte de gamine ! Devant Irène et devant Louis qui se moquent de moi ! Oui ! Aie ! Aie ! Donne la moi, la fessée ! Donne la fessée à ta petite Josiane qui a été très méchante ! Oh comme j’ai honte de montrer ma culotte ! Et d’avoir pan-pan dessus comme  une paresseuse que la maîtresse punit devant toute la classe ! Oh oui ! Oh oui ! Comme ça ! Encore ! Encore ! Pan-pan ! Pan-pan à ma culotte ! Devant tout le monde !  Comme j’ai honte ! Oh oui !  La fessée, la bonne fessée que j’ai méritée ! Il me la faut ! Tu vois, je pleure ! Ouiiiiinnnn ! »

          Elle s’interrompit parce qu’un événement imprévu venait de se produire. Une jeune femme d’un vingtaine d’année, en légère robe d’été blanche, à encolure carrée et sans manches, venait de s’accouder à la rambarde de fonte du rempart et regardait la scène en souriant, à quelques mètres de distance. Elle fut vite rejointe par une fillette de douze ans environ qui était habillée exactement comme Josiane.  Louis les reconnut. c’était mademoiselle Lebignon et sa sœur Clotilde ! Pourvu que la jeune fille ne le reconnaisse pas ! Mais elles semblaient trop absorbées par la fessée que madame Hennequin continuait, sans s’émouvoir de la présence des spectatrices, de donner à Josiane qui tendait son derrière culotté de blanc vers les promeneuses. Clotilde se mit à pouffer dans ses mains. Sa sœur lui donna l’ordre de s’éloigner  et, comme la gamine faisait semblant de ne rien entendre et gloussait de plus belle, elle la prit sous son bras gauche, la plia en avant, la troussa en prenant bien garde que l’on puisse tout voir de la cour et se mit à son tour à claquer le fond d’une culotte de coton côtelé blanche qui, Louis s’en souvenait, était, comme celles qu’on lui mettait d’habitude, boutonnée à la taille. Mademoiselle Lebignon se mit alors à fesser la gamine qui se mit à larmoyer à grandes claques pendant que madame Hennequin continuait sans paraître s’émouvoir à corriger le postérieur de Josiane.

      Quand enfin elle la reposa sur le sol et que la grande fille  resta là à frotter le fond de sa Petit-Bateau à deux mains sans se soucier de rabattre ses jupes, là-haut sur le rempart, la correction continua encore quelques minutes. Puis mademoiselle Lebignon redressa sa jeune sœur, lui rabattit les jupes, la prit par la main et l’entraîna en lui promettant à voix haute une nouvelle fessée, une « déculottée » cette fois, « quand ce que ce serait  qu’elles rentreraient à la maison ».

     Lorsque la jeune fille et sa sœur cadette furent hors de vue, tante Yvonne, toujours le pied sur son tabouret, se tourna vers Louis :

     « Dites-moi, mon petit garçon, maintenant que cette sotte a reçu la bonne fessée qu’elle méritait, regardez-moi un peu ! Là, bien dans les yeux…

     — Mais, tante Yvonne, j’ai été sage, moi… Je n’ai rien fait !

     — En êtes-vous bien sûr ? Est-ce que vous ne l’auriez pas un peu… comment que je dirais… provoquée ?

     — Si, si, tante Yvonne, interrompit Josiane, qui continuait à se frotter le derrière, jupes levées, à travers le coton de sa Petit-Bateau. Il a été insupportable. Il tournait sur lui même pour qu’on voit le volant de son jupon !

     —  C’est pas vrai ! Menteuse ! N’est-ce pas, Irène ?

     —  Oh moi, répondit Irène, prudente, je n’ai rien vu. Je ne vous regardais pas tout le temps… J’avais autre chose à penser qu’à vous admirer !

     —  Toi aussi, tu es une menteuse, répondit Louis scandalisé par tant de mauvaise foi. Tu sais bien que je n’ai rien fait !

      — Vous allez d’abord vous arrêter de vous chamailler, décréta la ménagère. Et vous, mon petit Louis, vous allez venir un peu ici… Et vite… Allez, obéissez comme un  petit garçon bien obéissant. Sinon je vais me fâcher tout à fait. Et vous savez ce que ça signifie, je suppose ? »

      Elle pointa le doigt devant elle et le petit garçon, résigné et craignant aussi d’être déculotté s’il ne se soumettait pas, s’approcha. Quand il fut près d’elle, elle le prit sous les bras, comme Josiane tout à l’heure et l’installa le bas-ventre sur sa cuisse surélevée. Sa blouse, trop largement déboutonnée, s’était entrouverte et Louis se trouva, bras et jambes dans le vide, plié sur l’un de ses bas de Nylon noir. Pour comble de malheur, un groupe de huit jeunes filles d’une vingtaine d’années accompagnées d’une jeune femme plus âgée passait en courant sur les remparts. Elles étaient toutes en bloomer marine et en chemisiers blancs à manches courtes et à cols ronds. Sans doute des sportives à l’entraînement. L’une d’entre elles vit la scène, appela ses copines en riant et elles s’arrêtèrent pour s’accouder l’une à côté de l’autre, parfois enlacées, à  la rambarde de fonte. Mais madame Hennequin n’allait pas renoncer pour si peu. Elle eut un petit ricanement de satisfaction et s’arrangea au contraire, en tournant un peu, pour que le derrière de Louis soit bien en vue des spectatrices. Josiane, qui continuait à frotter le fond de sa Petit-Bateau jupes troussées, se tourna, elle aussi, pour que les demoiselles puissent bien voir sa culotte. Les jeune filles se poussèrent du coude en se la montrant du doigt ce qui n’eut pas l’air de lui déplaire exagérément puisqu’elle se pencha un peur pour  leur tendre son derrière revêtu de coton blanc en le remuant comme pour les défier… Mais l’attention de la galerie se reporta vers Louis. Tante Yvonne venait en effet de lui rabattre sa robe sur le dos et fit de même avec le bas de la combinaison-jupon volanté de broderie anglaise et agrémenté d’un large ruban passé dans son trou-trou :

      « Eh bien vous la montrez, mon petit Louis, votre belle culotte avec ses jolis volants de broderie anglaise, ses trou-trous et ses rubans rose noués sur les côtés ! Elle vous va très bien, vous savez ! On ne dirait jamais que vous être un gentil petit garçon, quand on vous voit comme ça. Un gentil petit garçon qui hélas a été un petit peu polisson et à qui il faut faire pan-pan sur sa belle culotte ! Allez, attendez que je vous tienne bien vos jupes troussées, et pan-pan ! La fessée, la fessée à la culotte devant tout le monde ! Tenez, tenez ! »

     Les jeunes filles, lorsqu’elles comprirent que c’était un gamin habillé en fille qu’on corrigeait devant elles, s’étaient mises à rire et leurs rires redoublèrent lorsqu’elles le virent se tordre sous les claques vigoureuses qu’administrait la grande jeune femme. Les fesses dansaient sous les tapes, les jambes avec leurs chaussettes de fil blanc et leurs chaussures vernies noires à bouts ronds et à brides battaient l’air et les bras cherchaient désespérément un point d’appui ou un secours qui ne risquait pas de venir. Bien entendu, la fesseuse ne cessait de le gronder et de lui faire honte, lui un grand garçon habillé en petite fille coquette et qui recevait la fessée sur sa belle culotte à volants, à trou-trous et à rubans roses devant tout le monde. Au bout de dix minutes environ elle s’arrêta. Louis crut que sa correction était terminée et voulut se laisser glisser, mais tante Yvonne le retint d’une main ferme:

     « Non, non, je n’ai pas fini, petit vilain. Seulement, je trouve que votre culotte n’est pas assez tendu sur votre lune. Alors je vais tirer sur la ceinture, comme ça… Sur les côtés… comme ça… Sur les volants… comme ça… Et je vais même passer ma main dessous, entre vos jambes, pour bien les arranger. Tout ça  bien soigneusement ! Voilà ! Et voilà ! Ça vous fait rire ?

     — C’est que vous me chatouillez, tante Yvonne !

     — Ah je vous chatouille ? Et ça, et ça, c’est-y des chatouilles ? Tenez, garnement, tenez sur vos fesses ! Sur votre fond de culotte ! C’est comme ça que je la donnais à Irène quand elle les portait, ces culottes, il y a quatre ans ! Tenez! Vilaine petite fille ! Une “ vilaine petite fille ” qui a montré son jupon pendant la récréation et que la surveillante punit devant toutes ses petites amies ! Pan-pan ! Pan-pan ! Et encore, et encore ! Et si vous recommencez, vous aurez aussi du martinet !  Sur mes genoux et vot’ culotte aux  cuisses ! Tenez ! Tenez ! »

     La fessée n’en finissait pas et Louis avait beau pleurnicher, il fut claqué, grondé et humilié devant les jeunes filles pendant encore dix bonnes minutes ! Quand enfin elle le reposa avec une vingtaine de claques plus vigoureuses encore, il resta là, à côté de Josiane et, comme elle, se frotta énergiquement les fesses sans rabattre ses jupes, le fond de culotte tourné du côté du public, manifestement enchanté du pittoresque spectacle. Mais madame Hennequin, manifestement, n’en avait pas fini. Les sourcils froncés, elle fit signe de son index à Irène :

     « Allez, ma fille ! À ton tour ! Viens un peu ici nous montrer ta culotte !

     —Mais, Tante Yvonne, je n’ai rien fait ! J’ai été sage, moi ! Non ! Non !

     —Si, si! Tu ne crois pas que je ‘ai pas vue! Comme ça te faisait rire de voir ta copine et ton petit mais avoir pan-pan sur leurs culottes ! À ton tour maintenant ! Et vite ! Sans ça, je te déculotte devant toutes les demoiselles ! »

     Irène, comprenant que toute résistance était inutile, s’approcha à pas lents pendant que les jeunes filles riaient plus fort. Quand elle fut à sa portée, la ménagère la prit, elle aussi, sous les bras et la mit en travers de sa cuisse levée! Elle la maintint en la ceinturant de son bras gauche et lui troussa sa robe, puis un jupon de Nylon à multiples volants qui la fit grommeler. Mais, quand elle vit la culotte de la grande fille, elle eut un cri indigné :

     «Quoi ? Qu’est ce que je vois ! Qu’est ce que c’est que cette culotte ! Qui est ce qui t’a permis de mettre cette culotte rose en Nylon ? Cette culotte qu’on voit le bas de tes fesses ! Alors tu crois que tu as l’âge de porter des slips roses!

      —Mais c’est maman qui me l’a achetée, tante Yvonne !

     —Ta mère, elle fait ce qu’elle veut ! Mais chez moi, c’est une culotte de coton que tu dois mettre, tu m’as comprise ? Et un jupon de madapolam !

      — Ohhh ! Tante Yvonne! Mais je ne suis plus une petite fille ! J’ai bien le droit de mettre des culottes de demoiselle ! J’ai seize ans tout de même !

      — Des culottes de demoiselle!  Je m’en vais t’en fiche moi, des culottes de demoiselle ! Attend moi  ici, avec les deux autres, que j’aille te chercher quelque chose dans mes vieilles affaires ! Et aussi une chaise, parce que tu vas avoir ta fessée sur mes genoux ! Elle sera longue et je n’ai pas envie de me fatiguer . »

      Madame Hennequin remit la grande fille sur ses pieds. Elle s’empressa de rabattre ses jupes tandis que le petit garçon et son amie continuaient de  frotter machinalement leurs fonds de culottes. Pas une des spectatrices n’avait bougé. Elles se murmuraient des commentaires à l’oreille qui, si l’on en croyait leurs petits rires, devaient être fort drôles. Quelques minutes s’écoulèrent et madame Hennequin reparut. Elle tenait un des chaises paillées de la cuisine dans sa main droite, avait glissé sous son bras gauche un petit paquet de vêtements blancs et tenait dans sa main gauche une paire de pantoufles roses en feutre avec des talons plats et des brides. Elle posa la chaise par terre, au milieu de la cour, bien en face de son public et fit signe à Irène de s’approcher :

     « Arrive ici que je te montre. D’abord tu vas me faire le plaisir de m’enlever ces sandales que tu as mises sur tes jambes nues pour faire croire que tu portais des bas, m’enfiler ces chaussettes de fil blanches, comme celles que portent Josiane et Louis, et puis ces pantoufles roses avec des brides. Ensuite, sous ta robe qui est beaucoup trop décolletée, tu vas porter ce chemisier blanc à manches longues et à col Claudine. Et puis surtout, tu vas me changer tes dessous. Le soutien-gorge, tu peux le garder, mais tu  vas m’enlever ce jupon ridicule et surtout ce slip tout à fait inconvenant pour me mettre d’abord ce jupon en madapolam avec son grand volant et son picot. Il tient à la taille par un cordon qu’on noue dans dos ! Et enfin, voilà une chemise et une culotte, tu vois une belle chemise courte de coton blanc sans manche et surtout cette culotte. Regarde la voir comment c’est qu’elle est belle. »

     Et, prenant entre ses deux mains la ceinture du sous-vêtement, madame Hennequin déplia la culotte pour la montrer non seulement à Irène mais aussi (et surtout sans doute) au reste de l’assistance. Irène poussa un gémissement d’horreur et les jeunes filles, accoudées à la rambarde, ne purent retenir un franc éclat de rire. C’était une culotte de fin coton interlock blanc, très montante, avec un élastique passé dans l’ourlet de la ceinture et puis surtout avec des petites jambes terminées par de larges bandes de tricot élastique. Irène tenta de protester :

     « Oh, non ! S’il plait, tante Yvonne ! Jamais je ne pourrai mettre cette culotte. Elle est trop démodée ! Avec ces petites jambes ! Je pourrais jamais !

     — Trop démodée ! C’est une des culottes que je mettais à ton âge… ! Petite insolente ! Et puis tu n’as rien à dire. Ou bien tu prends ces vêtements et tu vas de changer dans ma chambre ou bien je t’emmène dans la rue et je te déculotte pour te donner ta fessée sous mon bras devant les voisines et les petites filles qui, à cette heure, doivent sortir du catéchisme ! Tu sais que j’en suis capable… Alors tu vas te taire et m’obéir ! Et tu profiteras de l’occasion pour te faire des couettes, comme celles de ta copine et du petit Louis. Tu trouveras du ruban en bas de l’armoire à glace. Allez vite, petite dévergondée. Dépêche-toi. Tu me rapporteras ta culotte de poseuse pour que je sois bien sûre que tu ne l’as pas gardée sur toi ! Et si tu lambines, je te baisserai la culotte devant les demoiselles. Ça les amusera beaucoup, j’en suis sûre. »

     Comprenant bien que toute résistance ne ferait qu’aggraver son cas, Irène prit en soupirant les vêtements que sa tante avait posé sur la chaise et disparut dans la cuisine. Madame Hennequin s’assit et se tourna, les sourcils froncés, vers Louis et Josiane:

     « Et vous, que faites vous là à vous frotter le derrière ? Vous allez vous mettre contre le mur de la cuisine, bien en face des remparts, les mains au dos en pénitence. Mais avant, venez un peu ici, Louis d’abord et Josiane ensuite que je vous donne un petit supplément sur mes genoux. Ici, et vite ! »

      Louis, comme l’y invitait un doigt impérieux, vint se mettre en travers des cuisses de la ménagère, et,  largement troussé, reçut en gigotant deux bonnes centaines de claques sur le fonds de sa culotte. Il dut aller en pénitence troussé,  nez au mur et ce fut au tour de Josiane, qui reçut sa fessée en pleurnichant et en assurant sa fesseuse qu’elle avait bien raison de faire pan-pan devant les demoiselles à la petite polissonne qu’elle était, qu’elle avait honte et que ça lui cuisait mais qu’elle avait bien mérité la bonne correction qu’elle recevait sur le fonds de sa culotte banche de coton à côtes. Tout ceci au grand amusement des spectatrices. Puis elle alla se mettre au mur à côté de son petit camarade. Les jupes levées et retenues derrière par ses mains jointes. Elle soupirait et tendait bien  son derrière culotté de blanc.

    Au bruit que fit presque aussitôt la porte de la cuisine en s’ouvrant, madame Hennequin se retourna à demi, Louis et Josiane firent pivoter leurs têtes sur le côté et les jeunes sportives en bloomers bleu marine, sur le rempart, se poussèrent du coude. Elle n’avait pas l’air fière, Irène, avec ses grandes couettes nouées de rubans roses, son chemisier dont le col Claudine était soigneusement rabattu sur sa robe, ses chaussettes blanches qui lui montaient au dessous des genoux et ses pantoufles à brides. Tête baissée elle avait le pouce de sa main droite enfantinement à demi enfoncé dans sa bouche et tenait un chiffon rose, dans sa main serrée. Sa tante, sourcils froncés, lui fit signe du doigt d’approcher. Elle obéit en traînant un peu les pieds. Quand elle fut devant elle, la grande jeune femme lui releva le menton  en lui enfonçant dedans légèrement les ongles de sa main droite. Puis elle la regarda  un long moment, pour bien la plonger dans la honte. Enfin elle parla, tout en la fixant de ses yeux noirs :

     « Dis moi, il me semble que tu as été bien longue. J’ai bien envie de…

     —Oh, ma tante ! Pitié ! S’il te plaît. Pas la culotte ! J’aurais trop honte !

     — Eh bien, pour cette fois ! Mais je suis trop bonne. Donne moi d’abord ce que tu tiens dans sa main gauche. Merci. c’est ta culotte de Nylon je vois. Cette culotte que tu devrais avoir honte d’en mettre une pareille à ton âge. Tu vas me faire le plaisir, et tout de suite, d’aller l’accrocher à la corde à linge, pour que tout le monde la voit… Bien… Maintenant reviens ici. Allez, regarde où je pointe mon doigt ! Sur mes genoux ! Obéis vite, mets toi à plat ventre, comme une vilaine petite fille qui va recevoir la bonne correction qu’elle a méritée. Bien ! Je vois que tu deviens plus obéissante maintenant. Rien de tel que la peur de la fessée pour ramener les gourgandines de ton espèce dans le droit chemin.  Quant à vous, Josiane et Louis, approchez vous ! Et gardez vos jupes troussées surtout. Vous verrez mieux devant moi. Mais mettez vous sur le côté pour que les jeunes filles, là haut, elles puissent bien voir aussi. Parfait, il est temps de commencer. D’abord de bien tirer cette jeune personne en avant, jusqu’à ce que ses pieds aient décollé du sol. Ensuite lui lever largement sa robe à deux mains et la rabattre jusque sur la nuque. Au tour de ce jupon bien blanc maintenant. Et la voici, cette culotte que tu ne voulais pas mettre. Elle te va pourtant très bien. C’est une culotte de jeune fille bien élevée, qui ne met pas ces horribles slips que l’on porte aujourd’hui. Elle te couvre bien, depuis le haut de la ceinture jusqu’à mi-cuisses. Dorénavant, je vérifierai lorsque tu viendra chez moi. Si tu n’as pas mis ta culotte de coton de gamine, c’est celle là que tu mettras et j’irai te donner une bonne claquée dessus dans rue, sous mon bras. Attendez que je la tende bien, en tirant sur la ceinture et sur les jambes et maintenant pan-pan, vilaine, la fessée, la fessée devant tout le monde sur ton  fond de culotte. Tiens, tiens sur tes fesses ! Tu as de la chance, tu sais, que je ne t’ai pas déculottée tout à l’heure, devant les jeunes filles en culottes de gymnastique ! Je suis sûre que ça les aurait bien amusées, de voir ton derrière tout nu. Mais la fessée n’en sera que plus longue. Allez ! Allez ! La fessée ! La fessée sur ton  fond de culotte, de cette bonne culotte comme on en mettait avant la guerre pour aller à l’école chez les sœurs et qu’on faisait voir aux autres filles quand une des bonnes religieuses nous troussait sous son bras ou sur ses genoux qunad c’est qu’on étaient paresseuses ou impertinentes! Tiens ! Tiens ! Pan-pan-pan sur ta culotte ! Non, non, je n’ai pas fini, tu as mérité une fessée de dix minutes ! Au moins ! Oui, tu as beau te tortiller sur mes genoux, tu vas la recevoir jusqu’au bout ! Tu sais que je ne me fatigue jamais de la donner, la fessée ! Avis aux polissons et aux polissonnes ! La fessée ! Pan-pan à la culotte ! Sur mes genoux ! Tu vas la recevoir, ta fessée ! C’est moi qui te le dis, gredine ! Ah tu as voulu jouer les jeunes filles ! Eh bien c’est comme une petite fille que tu es ! Comme une petite fille pas sage qui a mérité que sa gentille tante lui fasse pan-pan, bien allongée sur ses genoux ! Devant sa copine et son petit ami ! Et devant les demoiselles, là-haut, qui se tordent de rire. Regarde-les, comme elles te montrent du doigt ! J’espère que tu as honte, petite vicieuse ! Ah t’as voulu mettre un slip rose en Nylon ! Eh bien je m’en vais t’apprendre, moi ! En te donnant la fessée  ! Une bonne fessée sur mes genoux sur le fond de ta culotte bien convenable ! Avec ton jupon et ta robe relevés sur ton dos ! Et des chaussettes blanches que t’agites comme une gamine à la maternelle que la femme de service a tirée sur ses genoux et à qui elle fait pan-pan-culotte pour lui apprendre à ne pas courir dans le couloir ! Tiens ! Tiens ! Je vais t’en donner, moi, des slips en Nylon ! Tu vas voir !  J’espère que c’est bien rouge, là dessous ! Mais je vais continuer encore ! Pan-pan à la culotte, sur ta bonne culotte de coton ! Vilaine ! C’est pour ça que t’étais si sage tout à l’heure ! C’est parce que t’avais peur que je te trousse et que je vois tes dessous ! Mais ce sont des dessous de dame, ça ! Pas des dessous de gamine ! Les dessous de gamine, c’est en coton qu’ils doivent être ! Ou en madapolam, comme ceux que t’avais à douze ans et que j’ai donnés à Madame Marie pour qu’elle les mette à son Loulou quand il vient ici ! Tiens ! Tiens sur ton derrière ! La fessée ! Encore la fessée !  Tourne un peu la tête ! Regarde les jeunes filles sur les remparts qui se moquent de toi ! De cette grande fille qu’a voulu jouer à la dame et qui reçoit une bonne correction sur le fond de sa culotte de gamine bien sage ! La fessée ! Irène ! La fessée ! Ah tu n’as pas fini d’en avoir, crois moi ! Et Josiane aussi ! Et le petit Loulou ! Tiens ! Tiens ! Tu l’auras jusqu’au bout, ta fessée ! Tant que j’en aurais la force ! Attrape cette claque ! Bien sur tes deux fesses ! Et celle là ! Et celle là! Sur ton fond de culotte ! Ah, tu ne fais plus la fière maintenant. Tu n’est plus qu’une vilaine polissonne à qui sa bonne tante Yvonne donne la fessée ! La fessée sur ses genoux ! Les jupes levées !  Encore, encore ! Tu l’as sentie, celle-ci ! Et celle-là ! Sur ta culotte ! Tiens ! Tiens ! Tiens ! Encore dix ! Une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, et dix. Et encore cinq,: tiens, tiens, tiens, tiens, tiens.  Tu pleurniches et bien je vais te donner une bonne occasion de le faire. Encore la fessée… Quelques bonnes claques sur ta culotte ! Allez, maintenant, debout ! Et tiens bien tes jupes levées, sinon tu as la déculottée tout de suite. Bien, comme ça, avec tes mains jointes derrière le dos. Comme Louis et Josiane. Et maintenant vous allez retourner tous les trois nez au mur. En pénitence. Jusqu’à ce que je vienne moi-même vous rabattre vos cotillons ! Et ne bougez pas. Je ne veux rien entendre, sinon c’est la déculottée ! La fessée  sur votre derrière tout nu ! Les culottes aux cuisses ! Les fesses à l’air ! »

     Les deux grandes filles et le petit garçon obéirent bien sagement et se mirent au mur, en pénitence, par la belle après midi d’été. Les jeunes filles, sur le rempart, restèrent quelques temps à regarder. Elles attendaient peut être que les enfants désobéissent à la matrone et qu’elle leur donne la bonne déculottée dont les avait menacés.  Mais comme ils restaient d’une sagesse exemplaire, elles finirent par reprendre leur footing et, sous la conduite de ce qui devait être leur entraîneuse, s’éloignèrent en bavardant gaiement. Certaines se donnaient en riant des petites claques sur le fond de leur culotte bouffante. Au bout d’une demi-heure, tante Yvonne sortit de sa cuisine et rabattit avec soin les jupes des deux adolescentes et de leur petit camarade.

     Le reste de l’après-midi midi s’écoula sans autre incident. Juste quelques fessées d’une centaine de claques sur les culottes, rapidement données sous le bras de la jeune commère lorsqu’elle jugeait que Louis, Irène et surtout Josiane (qui était intenable) se montraient trop dissipés. Vers les cinq heures et demie, elle annonça qu’elle allait faire quelques courses. Aussitôt dans la cuisine les deux grandes filles décidèrent que Louis avait mérité une bonne fessée culotte baissée parce qu’il s’était moqué d’elles. Il se laissa en ne protestant que pour la forme placer sur les genoux de Josiane qui, devant son amie souriante, le troussa et lui baissa lentement sa culotte à volants sur les cuisses.

     Les trois polissons auraient du se méfier.  Les « courses » de tante Yvonne étaient une ruse. Elle se doutait bien qu’ils allaient mettre à profit son absence pour se livrer à quelques jeux défendus. Alors, tandis que Josiane claquait de bon cœur les fesses nues du petit garçon troussé et déculotté, étendu sur ses genoux, elle ouvrit la porte sans bruit et apparut, l’air furieux et les poings sur les hanches devant les trois enfant déconfits et penauds. Elle commença par ordonner à Josiane de continuer ce qu’elle avait si bien commencé, jusqu’à ce qu’elle lui dise d’arrêter mais surtout de taper fort. L’adolescente ne put qu’obéir et Louis sentit qu’elle avait, pour son âge, la main leste et vigoureuse, une vraie main de fesse use ! Puis, lorsqu’elle l’eut redressé et reculotté, toujours sur l’ordre de la sévère matrone,  Irène du prendre la place de sa copine,  le mettre sur ses genoux,  le déculotter à nouveau et lui donner une forte fessée. Elle ne se fit pas prier ! Lorsqu’elle eut fini et que Louis fut mis au coin, mains au dos, culottes descendues et fesses bien rouges, Tante Yvonne fit  lever sa nièce, l’allongea sur ses genoux, lui leva les jupes, fit glisser la culotte à petites jambes  et lui administra une fessée qui la fit se tordre et gémir. Elle fut mise en pénitence à côté de sa victime et ce fut au tour de Josiane qui, comme d’habitude, assura madame Hennequin qu’elle avait bien mérité la fessée qu’elle allait lui donner, qu’il fallait la déculotter et lui donner une bonne correction sur son derrière honteusement nu parce qu’elle avait été très vilaine… Madame Hennequin ne se fit pas prier et dix minutes après, la grande fille, les fesses écarlates au dessus de sa culotte blanche de coton à côtes baissée aux cuisses, vint rejoindre, le nez sur le papier peint à fleurs, son amie et son petit camarade.

      C’est ainsi que Madame Marie, lorsqu’elle vient chercher Louis à six heures et demie, les trouva. Les sourcils froncés et les bras croisés elle se fit expliquer la raison de cette correction et décida que ce n’était pas suffisant. Elle remonta chez les sœurs Lamblin et redescendit presque aussitôt, le martinet à la main.  Sur sa demande, madame Hennequin reculotta  les enfants et ils durent venir l’un après l’autre se mettre sur ses genoux pour être déculottés encore une fois et recevoir une longue fessée à la main, au martinet et ensuite à la main qui redonna à leurs trois derrière une belle couleur de tomates bien mures. Elle commença par Louis et finit par Josiane qui, bien entendu, assura la Nounou de son petit camarade qu’elle avait bien raison de lui donner du martinet. Elle lui expliqua qu’elle n’était qu’une vilaine petite fille très polissonne et qu’elle avait bien besoin de recevoir des fessées et encore des fessées, surtout devant tout le monde, même si elle avait honte de montrer sa culotte ou ses fesses nues et que son derrière lui cuisait.

       Il se faisait tard. Madame Marie tint elle mêmes à reculotter les trois chenapans et elle remonta les escaliers en tenant par la main un Louis tout penaud qui dut, dernière humiliation, faire un récit circonstancié de son après-midi aux sœurs Lamblin, sans rien omettre…

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